Selon le Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup, les employeurs belges prévoient de continuer à créer des emplois au cours du premier trimestre 2023, malgré le contexte économique défavorable.
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D’après l’enquête menée fin octobre par ManpowerGroup auprès de 510 employeurs, 41% d’entre eux prévoient d’augmenter leurs effectifs au cours des trois prochains mois tandis que 18% prévoient de les réduire. 36% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement. Après correction des variations saisonnières, la Prévision nette d’emploi – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des licenciements – atteint la valeur positive de +23%. C’est une baisse importante de 10 points par rapport au trimestre précédent et de 11 points par rapport au 1er trimestre 2022. La Prévision nette d’emploi est en recul pour le troisième consécutif.
«Sans surprise, notre enquête indique que l’impact d’une possible récession mondiale et la dégradation de la situation économique se font ressentir sur le marché de l’emploi, même si le ralentissement n’est pas aussi prononcé que ce que l’on aurait pu prévoir» explique Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. «Cette phase de turbulence que doivent traverser les employeurs et les travailleurs se traduit par une plus grande prudence. Alors que les entreprises sont toujours à la recherche de personnel qualifié dans un contexte de pénurie de talents, elles continuent à faire le maximum pour maintenir leurs effectifs intacts pour être prêtes lorsque la reprise arrivera. Malgré la pression sur leurs coûts, les employeurs cherchent à limiter le recours aux licenciements – même si près d’un employeur sondé sur cinq se voit contraint d’anticiper cette option pour le 1er trimestre 2023. Dans ce contexte politico-économique incertain, on peut s’attendre à ce que le marché de l’emploi reste sous forte tension au cours des six prochains mois.»
Les employeurs des trois régions du pays rapportent des intentions de recrutement positives: assez favorables à Bruxelles (+32%) et plus prudentes en Flandre (+19%) et en Wallonie (+18%). Dans les trois régions, les perspectives d’emploi sont en baisse tant en comparaison trimestrielle qu’annuelle, indiquant un ralentissement de l’activité sur les marchés de l’emploi.
C’est dans le segment des grandes entreprises (plus de 250 travailleurs) que les employeurs anticipent le plus fort ralentissement des embauches: la Prévision nette d’emploi enregistre une baisse spectaculaire de 15 points par rapport au trimestre précédent et de 24 points par rapport au 1er trimestre 2022 pour atteindre +22%. Les employeurs montrent davantage de confiance dans le segment des petites entreprises (10-49 travailleurs) avec une Prévision nette d’emploi à +28% et dans le segment des moyennes entreprises (50-249 travailleurs) avec un solde net à +30%. À l’inverse, les employeurs du segment des micro-entreprises (moins de 10 travailleurs) se montrent les plus pessimistes (+15%).
Photo: Alex Green (Pexels)
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