Les troubles musculo-squelettiques touchent la moitié des ouvriers

16 décembre 2021
Texte
Jo Cobbaut

Plus de la moitié des travailleurs de l’industrie en Europe souffrent de troubles musculo-squelettiques provoqués par les tâches qu’ils doivent effectuer et par leur environnement de travail. Résultat ? Un fort taux d’absentéisme pour les salariés qui s’accompagnent de coûts individuels et économiques élevés.

C’est ce qui ressort d’une enquête de Renée Govaerts, membre du groupe de recherche sur la physiologie humaine et de la kinésithérapie du sport (MFYS) de la VUB. «Il est donc nécessaire de mettre en place des politiques de prévention plus efficaces et de meilleures stratégies de traitement pour éviter les nouvelles plaintes et les rechutes. On peut citer en exemple le projet SOPHIA de la VUB qui développe des outils robotisés pour lutter contre ces phénomènes.»

Pour évaluer la santé musculo-squelettique des travailleurs de l’industrie en Europe, Renée Govaerts a consulté plusieurs bases de données. Elle a fait la distinction entre les chiffres de prévalence et d’incidence pour avoir une idée précise du taux de plaintes. «La prévalence sur douze mois est élevée, ce qui indique un nombre élevé de plaintes dans une certaine catégorie pendant cette période. Mais l’incidence, c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas, est relativement faible. On peut en déduire qu’au départ, les affections musculo-squelettiques sont en nombre limité. En revanche, quand les travailleurs se plaignent de troubles, ils continuent à en souffrir longtemps.»

Approche multidisciplinaire

Dans le domaine de la prévention, des concepts comme l’Industrie 4.0, qui fait largement appel aux nouvelles technologies, et l’Industrie 5.0, qui renforce la contribution de l’industrie à la société, donnent déjà des résultats prometteurs. Le projet SOPHIA (qui fait partie du projet européen Horizon 2020) est un bel exemple d’approche multidisciplinaire. Dans ce cadre, des outils robotisés, comme les exosquelettes (un appareil portable qui fonctionne en tandem avec le porteur), les exosuits et les robots collaboratifs, ont été imaginés pour protéger les travailleurs contre ces affections. Le travailleur est d’ailleurs au centre de cette approche multidisciplinaire. «Nous pouvons donc apporter des modifications pour augmenter la convivialité et l’effectivité de ces applications», souligne Renée Govaerts.

Les résultats

Il apparaît que les plaintes musculo-squelettiques chez les ouvriers européens, signalées sur douze mois, portent sur :

• le dos (60%),

• la région des épaules et du cou (54%),
• le cou (51%),

• les épaules (50%),

• le bas du dos (47%),

• le poignet (42%).