«Nous écoutons les idées de nos salariés»

25 avril 2023
Texte
Peter Ooms

La productivité est essentielle pour la performance financière d'une entreprise de production. Bekintex applique une nouvelle approche qui s'appuie sur l'autonomie des ouvriers. Ce projet a débouché sur des améliorations significatives.

Texte: Peter Ooms

«On ne peut imaginer un environnement de production qui fonctionne bien sans programmes d'amélioration permanente», affirme Filip Lanckmans, responsable de l'usine de Bekintex. «Traditionnellement, ce sont les ingénieurs et les responsables de production qui s'occupent des adaptations techniques, de l'achat de nouvelles machines, etc. Les équipes qui produisent les brûleurs mènent actuellement un projet d'amélioration original qui se concentre sur leur organisation interne.»

Le site de Wetteren de Bekintex, une filiale de Bekaert, transforme des fibres métalliques en produits textiles. 150 personnes réparties en trois départements travaillent sur des applications spécialisées: des câbles chauffants flexibles, des textiles résistants à de hautes températures pour la production de verre automobile et des éléments de brûleurs pour les chaudières à condensation.

Efficacité

«Dans le département des brûleurs, nous appliquons le principe de l'équipe auto-organisée. Cela ressemble à une équipe autogérée, avec l'accent mis sur l'autonomie, mais sous la direction d'un responsable. Les équipiers établissent le planning et prennent en charge eux-mêmes la coordination. Certains membres endossent un rôle spécifique: il y a la coordination, la résolution de problèmes, le contrôle de la qualité, les 5S (ordre et propreté, sécurité) et l'informatique. S'y ajoute un responsable global de la qualité qui assiste les trois équipes du département dans leurs projets. L'autonomie est au cœur de cette approche. En conséquence, l'équipe prend en charge plus de tâches qu'auparavant. Par exemple, les travailleurs interviennent d'abord eux-mêmes quand survient une panne. Ils se tournent vers l'équipe de maintenance uniquement quand ils ne peuvent pas assurer eux-mêmes la réparation. Ces interventions permettent de gagner du temps. L'approche prévient aussi beaucoup de perturbations dans l'organisation.»

L'engagement augmente

Angélique Timmerman, responsable RH: «Le département des ressources humaines est étroitement impliqué dans la nouvelle approche. Nous apportons notre soutien à la réaffectation des rôles, en fonction notamment de l'expérience et de l'intérêt de chaque salarié. Nous voulons avant tout limiter les chevauchements entre les responsabilités. Nous avons assumé un rôle spécifique dans le suivi des résultats et la mesure de la satisfaction des travailleurs. L'engagement dans les équipes était déjà élevé mais il a encore augmenté depuis la nouvelle politique.»

Pour Filip Lanckmans, il est important de préserver cet engagement. Il constate que les membres des équipes continuent à proposer des idées d'amélioration, y compris techniques. «Il faut y répondre, bien sûr. Si quelqu'un pense que l'on peut rendre une étape de production plus performante en augmentant la température, nous faisons un test. Nous ne pouvons pas rester sourds à ces idées. Nous procédons actuellement à des investissements pour éliminer un goulet d'étranglement grâce à l'une de ces idées», explique Filip Lanckmans.

Communication numérique

Bekintex a également beaucoup investi dans la communication entre le département et les autres parties concernées. La numérisation a accéléré la diffusion de la bonne information, ce qui renforce le système des équipes auto-organisées. Les documents sur papier ont été supprimés, ce qui simplifie l'administration. La concertation interne dans les trois équipes du département est concentrée sur les tableaux centraux grâce auxquels les salariés peuvent suivre les principaux KPI.

«Dans le groupe Bekaert, toutes les business units s'efforcent en permanence d'améliorer leur productivité. Nous définissons des objectifs annuels mais grâce à notre nouvelle approche, nous avons atteint des objectifs bien meilleurs que ceux qui étaient prévus», affirme Filip Lanckmans.

La politique est bien documentée, elle est d'ailleurs largement diffusée dans le groupe Bekaert. C'est le département Operations Excellence qui diffuse ces meilleures pratiques dans toute l'entreprise. Lors de l'introduction de cette approche, Bekintex a pu compter sur l'aide de Workitects et du département de l'ingénierie industrielle de l'université de Gand. ¶

Photo: Fauxels (Pexels)