Les entreprises qui souhaitent conserver leurs travailleurs dans leur organisation doivent avant investir dans leur bien-être mental. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Acerta et la KU Leuven auprès de près de 400 CEO et responsables RH.
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Photo: Antoni Shkraba, via Pexels
Une enquête d’Acerta et de la KU Leuven révèle que les employeurs sont conscients d’être responsables de la mise en place de carrières durables pour leurs travailleurs.
• La bonne santé mentale des travailleurs constitue la condition numéro un (90%) pour qu’ils restent plus longtemps dans l’entreprise.
• Vient ensuite un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée (82%).
• Les possibilités de développement pour pouvoir continuer à travailler (78,3%) arrivent en troisième position.
Acerta a également interrogé un échantillon de 3.000 travailleurs sur leur vision des carrières durables et du travail faisable. Ils considèrent eux aussi que la santé mentale et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée représentent les conditions les plus importantes pour pouvoir travailler longtemps. Une rémunération qui répond à leurs besoins financiers complète leur top trois.
«La rémunération est un facteur de santé: quand elle n’est pas en règle, elle provoque l’insatisfaction», assure Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult. «Cette question retient d'autant plus l’attention que le pouvoir d’achat figure en tête des priorités. En réalité, la politique de carrière durable est une responsabilité partagée entre le travailleur et l’employeur.»
L’enquête d’Acerta et de la KU Leuven a également analysé les éléments qui contribuent à la santé mentale, à l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, aux possibilités de développement, et donc à la durabilité des carrières.
• Plus de la moitié des employeurs s’intéressent principalement à la «culture d’entreprise et au leadership» et à une «politique de développement et de carrière».
• 42% voient leur salut dans la «flexibilité et l’autonomie» au travail, notamment en matière d’horaires et de lieu de travail ou en matière de contenu de la fonction (41%).
«Bien que la flexibilité et l’autonomie figurent dans le top trois, seuls 40% des employeurs y pensent dans le cadre d’une politique de carrière durable», prévient Marijke Verbruggen, professeure d’économie et de sciences économiques à la KU Leuven. «La flexibilité est indispensable dans tous les domaines. Dans les organisations, la résilience et la flexibilité des travailleurs constituent des facteurs cruciaux pour faire face aux nombreux défis rencontrés. Il incombe aux employeurs de décider comment les mettre en pratique.»
Dernière conclusion de l’enquête: les employeurs comprennent qu’ils ont encore du chemin à parcourir pour parvenir à une politique de carrière véritablement durable.
«La politique RH idéale est plus proactive que réactive», insiste Benoît Caufriez (Acerta Consult). «Elle s’inscrit davantage dans un contexte flexible que stable, vise plutôt les défis et la croissance que le confort et les compétences actuelles, est plus inclusive qu’exclusive, et favorise la mobilité de l’emploi plutôt que la constance. Elle n’est toutefois pas encore une réalité dans la plupart des entreprises belges.»
Conclusion de Marijke Verbruggen (KU Leuven): «L’accompagnement de carrière reste considéré comme un expédient que l’on utilise en cas de problème, mais il ne devrait pas s’y limiter. Cet instrument mérite d’être utilisé de manière positive et proactive. Les employeurs ne le nient pas, mais admettent volontiers qu’ils n’en sont pas encore là dans la pratique.»
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À propos des chiffres
Les chiffres proviennent de la récente enquête de panel sur le thème «Carrières durables». L’enquête a été effectuée entre le 30 mars et le 25 avril 2022. 373 répondants ont participé. Les participants exercent les fonctions suivantes: CEO, directeur RH, HR business partner, manager RH ou responsable du pay-roll.
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