La méthode appréciative prend le contre-pied des problèmes, elle libère le potentiel d’innovation en explorant les forces positives.
Née aux États-Unis, la méthode appréciative (Appreciative Inquiry) rompt avec l’approche classique de la résolution des problèmes. Le leader appréciatif stimule ses équipes en se focalisant sur les réussites, les ressources et les forces en présence. Et ça change tout!
Certains parlent de leadership positif ou bienveillant. En réalité, le leadership appréciatif, qui découle de l’approche de l’Appreciative Inquiry, est avant tout une posture. Une manière de regarder le monde. «Le leader appréciatif coconstruit un futur désirable en se basant sur les réussites, les ressources et les forces présentes, plutôt que d’essayer de les embarquer dans la direction qu’il a lui-même choisie», explique Sarah Neumann.
Cette facilitatrice du changement a effectué une bonne partie de sa carrière dans l’industrie, dans des entreprises où la résolution de problèmes était la ligne incontournable. Analyse et détection des causes (et des coupables), hypothèses de solutions, plan de traitement des problèmes… Cette approche qu’elle dit basée sur la peur, elle la trouve froide, peu énergisante, et franchement dépassée! Elle a définitivement tourné le dos à cette méthode pour le leadership appréciatif.
L’Appreciative Inquiry est né dans les années 1980 aux États-Unis, à Cleveland. Dans le cadre d’une thèse, David Cooperrider, cofondateur de la démarche, réalisait un audit dans un hôpital de Cleveland. «Qui dit audit dit problèmes. Mais il s'est rendu compte que dans cette clinique, les relations humaines étaient assez extraordinaires. Les gens collaboraient, coopéraient… Cela l’a amené à changer son sujet. Il s’est dit ceci: plutôt que d'aller chercher ce qui ne marche pas, pourquoi ne pas me concentrer sur ce qui fonctionne bien? Et il s'est rendu compte qu'en posant des questions constructives, il avait ce pouvoir de mener la conversation dans une direction positive. Ensuite il a formalisé sa démarche. Celle-ci est arrivée en Europe au début des années 2000.»
«Derrière ces réflexions, il y a des fondements issus des neurosciences», poursuit Sarah Neumann. «Le fait de susciter une émotion positive entraîne un changement biochimique chez l'individu. Cela génère entre autres la production d’ocytocine, et de la confiance. Alors les personnes s’ouvrent et libèrent leur potentiel créatif.» C’est donc précisément le rôle du leader appréciatif: mobiliser le potentiel créatif de ses équipes, créer de la confiance, de l’énergie, de l’enthousiasme, extraire tout ce qui marche pour construire sur de nouvelles bases, et mettre tout cela en mouvement au service d’un changement à la fois désirable et durable.
Photo: Sophie Stacino
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